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Depuis le début de la semaine, le marché pétrolier est resté dans un état d'équilibre tendu. Le Brent, ayant perdu sa tendance haussière de mai, n'a réussi à se redresser que partiellement : après être tombé à 68 $, les prix ont rebondi grâce aux données positives des stocks américains, mais ont rapidement rencontré une résistance à la ligne de tendance brisée.
Cette limite détient désormais la clé du sort à court terme du pétrole : soit les prix se consolident au-dessus, ouvrant la voie vers 70 $ et au-delà, soit une nouvelle inversion baissière suivra, ciblant les 65–66 $ par baril.
Fondamentaux : La demande soutient, mais la pression persiste
Le principal facteur haussier a été une forte baisse des stocks aux États-Unis. Selon les données de l'EIA, les stocks de brut ont diminué de 3,17 millions de barils la semaine dernière, ceux d'essence de 1,74 million, et bien que les distillats aient augmenté de 2,93 millions, ils restent au niveau saisonnier le plus bas depuis 1996.
Cet tendance indique clairement une forte demande estivale, ce qui a aidé à déclencher un rebond depuis le creux local.
Cependant, un retournement fondamental solide n’a pas encore eu lieu. Le calme au Moyen-Orient a éliminé la prime de risque géopolitique habituelle, et l'OPEP+ continue sa politique de reprise accélérée de la production, ce qui pèse sur les prix.
Les négociations commerciales entre les États-Unis et l'UE compliquent la situation, avec un accord en discussion impliquant un tarif de 15 % sur les produits européens et de 50 % sur l'acier et l'aluminium au-delà des quotas.
Si aucun compromis n’est atteint d'ici le 1er août, les contre-mesures de l’UE pourraient accroître l’incertitude commerciale mondiale et augmenter le risque d’un déclin de la demande pétrolière.
À court terme, le marché a été secoué par des nouvelles liées à l'offre : retards temporaires dans les terminaux de la mer Noire russe, contamination partielle du pétrole azerbaïdjanais et diversification des achats de l'Indienne Reliance due aux nouvelles sanctions de l'UE.
Ces facteurs peuvent apporter un soutien à court terme, mais ne changent pas le tableau général : sans catalyseur fort, le pétrole risque de rester dans une phase baissière.
Le Brent est maintenant dans une zone d'incertitude. La ligne de tendance de mai brisée agit comme une résistance, et si les prix ne parviennent pas à se consolider au-dessus, un mouvement à la baisse est susceptible de reprendre.
Les objectifs baissiers se situent à $66.7 et $65.3—des zones de demande proches. Pour qu'un élan haussier revienne, le pétrole doit dépasser $69.5 et se consolider au-dessus de $70.
Gaz : Équilibre du marché sur un support critique
Le marché du gaz montre un schéma similaire, mais la pression semble encore plus intense. Les contrats à terme sont tombés en dessous de 3,10 dollars par MMBtu, atteignant le niveau le plus bas depuis fin avril. Les raisons restent identiques à celles des semaines précédentes : production record (107,2 milliards de pieds cubes par jour en juillet contre le record de juin de 106,4) et révisions des prévisions météorologiques.
Bien que la chaleur persiste aux États-Unis jusqu'au début août, son intensité devrait désormais être inférieure aux prévisions initiales, réduisant la demande de refroidissement à court terme.
Les volumes de production élevés permettent des injections fortes et continues dans les stocks, avec des inventaires déjà 6 % au-dessus de la norme saisonnière. Les flux de GNL vers les terminaux d'exportation s'élèvent à 15,8 milliards de pieds cubes par jour—en hausse, mais toujours insuffisants pour compenser la pression globale de l'offre.
En conséquence, comme le pétrole, le gaz a perdu sa tendance haussière récente (qui persistait depuis août 2024) et teste désormais la zone critique horizontale de 3,00 $–3,10 $.
Ce niveau a à plusieurs reprises soutenu le marché par le passé et reste un champ de bataille clé pour les acheteurs.
Le gaz naturel a de meilleures chances de rebondir : le RSI sur les graphiques horaires est entré en territoire de survente, augmentant ainsi la probabilité d'un retournement à court terme. Cependant, tant que les prix restent en dessous de la ligne de tendance, une reprise complète de l'élan haussier précédent reste prématurée.
Une cassure sous 3,00 ouvrirait la voie aux creux de mars autour de 2,85, tandis qu'un mouvement au-dessus de 3,30 permettrait au marché de viser à nouveau 3,50 et plus.