La livre sterling n’a pas pleinement bénéficié des statistiques positives du Royaume-Uni. Selon les données officielles, le marché du travail britannique a continué de se refroidir pendant l’été alors que les entreprises se préparaient à de nouvelles augmentations fiscales, ce qui pèsera sur l’économie.

L’Office for National Statistics a rapporté que le nombre d’employés a encore baissé de 8 000 en août, marquant ainsi une septième baisse consécutive. Ce résultat est seulement légèrement meilleur que les prévisions des économistes. La croissance des salaires, hors bonus, sur trois mois a ralenti à 4,8 %, son plus bas niveau en trois ans. La croissance des salaires du secteur privé, suivie de près par la Banque d'Angleterre, a ralenti à 4,7 %. Le taux de chômage est resté à son plus haut niveau depuis quatre ans, soit 4,7 %, tandis que le nombre de postes vacants a continué de diminuer.

De toute évidence, le ralentissement de l'activité sur le marché du travail s'est traduit par une augmentation du chômage, moins d'offres d'emploi et une croissance des salaires plus faible, soulignant la pression croissante sur l'économie britannique. Même la légère hausse du chômage est un signal d'alerte, suggérant que les entreprises sont de plus en plus obligées de réduire les coûts face à l'incertitude croissante. La baisse des offres d'emploi confirme l'affaiblissement de la demande de main-d'œuvre, les entreprises étant plus prudentes quant à l'expansion. Un ralentissement de la croissance des salaires, bien qu'il puisse potentiellement aider à contenir l'inflation, réduit également le pouvoir d'achat des consommateurs, ce qui peut affecter négativement la demande des consommateurs et la croissance économique.

Dans l'ensemble, l'état du marché du travail britannique indique que l'économie du pays ralentit. De nouvelles augmentations d'impôts pourraient encore affaiblir l'activité économique et aggraver les conditions du marché du travail.

Ces chiffres ont également porté un nouveau coup à la Chancelière de l'Échiquier, Rachel Reeves, qui a été critiquée pour avoir provoqué ce ralentissement par des hausses significatives des impôts sur les salaires et le salaire minimum en avril. Les entreprises et les consommateurs se préparent maintenant à une nouvelle série de hausses fiscales dans le budget du 26 novembre pour combler un nouveau déficit des finances publiques.

Dans le même temps, ces données ne contribuent pas à apaiser les préoccupations de la Banque d'Angleterre en matière d'inflation. Bien que le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, ait souligné la faiblesse du marché du travail, les responsables sont de plus en plus inquiets que la récente flambée de l'inflation incite les consommateurs à s'attendre à une croissance soutenue des prix. La hausse des factures alimentaires et énergétiques a poussé l'inflation à son plus haut niveau en 18 mois, et les données prévues pour demain devraient montrer que la croissance des prix reste élevée à 3,8%, soit près du double de l'objectif de 2% de la Banque d'Angleterre.

Au cours du mois dernier, les traders ont révisé leurs attentes en matière de baisse des taux de la BoE et ne prévoient plus de nouvel assouplissement cette année. Le Comité de politique monétaire, composé de neuf membres, devrait maintenir le taux directeur à 4% jeudi.

Quant à l'analyse technique actuelle du GBP/USD, les acheteurs doivent dépasser la résistance la plus proche à 1,3645. Ce n'est qu'à cette condition qu'ils pourront viser 1,3675, au-dessus duquel une cassure sera difficile. L'objectif ultime serait le niveau de 1,3710. En cas de baisse, les vendeurs tenteront de reprendre le contrôle à 1,3610. S'ils réussissent, une cassure de cette fourchette endommagera gravement les positions haussières et poussera le GBP/USD vers le plus bas de 1,3585, avec des perspectives d'extension vers 1,3550.