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Il n'y a pas eu de réaction de type "vendre la nouvelle". L'une des raisons du récent rallye de l'EUR/USD était l'attente que le taux de dépôt serait maintenu à 2 % après la réunion de juillet de la Banque centrale européenne. L'idée était que la BCE approche de la fin de son cycle d'assouplissement monétaire, tandis que la Réserve fédérale est prête à le reprendre. Cependant, la rhétorique de Christine Lagarde a ramené les vendeurs d'euros sur terre.
Les choses semblaient d'abord prometteuses pour les ours EUR/USD. Lagarde a souligné que des tarifs réels et attendus plus élevés, un euro plus fort, et une incertitude géopolitique persistante rendent les entreprises hésitantes à prendre des décisions d'investissement. Si les risques commerciaux et géopolitiques étaient éliminés, cela stimulerait l'activité économique.
Et puis, cela est devenu encore plus intéressant. Selon Lagarde, la baisse de la demande pour les exportations européennes et la redirection des marchandises en provenance de pays avec une capacité excédentaire risquent de ralentir l'inflation. Cette combinaison d'une croissance plus lente du PIB et de pressions désinflationnistes continues pourrait contraindre la BCE à reprendre son cycle d'assouplissement monétaire. Sans surprise, l'EUR/USD a initialement réagi à la conférence de presse de la présidente de la BCE par une baisse.
Cependant, la musique n'a pas joué longtemps pour les preneurs de position à la baisse sur l'EUR/USD. Lagarde a souligné que la BCE ne cible pas les taux de change. Elle prend simplement en compte la dynamique de l'EUR/USD lors de ses prévisions d'inflation. À en juger par ses commentaires, le taux de change élevé de l'euro n'est pas une préoccupation pour la banque centrale. Les salaires évoluent dans la bonne direction, les bénéfices des entreprises compensent la hausse des coûts salariaux, et la BCE observe une croissance économique relativement favorable.
Elle a répété le mantra familier selon lequel la BCE est dans une position confortable, ce qui a renouvelé l'intérêt pour l'achat de l'euro. Même la sixième baisse consécutive des demandes d'allocation chômage aux États-Unis au cours des six dernières semaines n'a pas aidé le dollar. De telles dynamiques suggèrent que le marché du travail américain reste solide, permettant à la Fed de ne pas se précipiter pour réduire les taux.
En revanche, la conclusion d'accords commerciaux par les États-Unis avec le Japon, les Philippines et l'Indonésie, ainsi que la volonté de l'UE de revenir sur les tarifs douaniers de 15 %, réduit l'incertitude commerciale. Cela stimule l'appétit pour le risque au niveau mondial et accroît la demande pour l'euro en tant que devise de risque. Parallèlement, cela laisse à la Fed la possibilité de revenir à un assouplissement monétaire, ce qui exerce une pression sur le dollar américain.
Dans ces conditions, la tendance haussière de l'EUR/USD semble solide, et les traders ont l'opportunité d'acheter sur les replis.
Techniquement, le graphique journalier de l'EUR/USD montre deux chandeliers avec de longues mèches inférieures. Cela signale une faiblesse des baissiers et justifie l'augmentation des positions longues initiées à partir du niveau de 1.1640.