Après la forte hausse de vendredi (+160 pips), la paire EUR/USD a corrigé lundi, tentant de se consolider à nouveau dans la zone de 1,16. Vendredi, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, avait exercé une pression "instantanée" substantielle sur le dollar américain, mais dès lundi, les émotions initiales s'étaient dissipées, permettant aux vendeurs de l'EUR/USD de prendre l'initiative. Cependant, il est encore trop tôt pour parler d'un déclin soutenu : les baissiers n'ont pas permis aux haussiers de s'approcher de la zone de 1,18, mais globalement, la situation reste incertaine. L'impulsion actuelle vers le sud doit donc être considérée strictement comme une correction, d'autant plus que les vendeurs n'ont pas réussi à franchir même le support intermédiaire à 1,1680, qui correspond à la limite supérieure du nuage Kumo sur le graphique H4.

En plus de la correction du billet vert, l'EUR/USD montrait une tendance baissière ce lundi pour une autre raison. Les traders ont interprété les indices IFO de l'Allemagne comme négatifs pour l'euro (ou du moins ambigus). À mon avis, la publication était clairement en faveur de la monnaie unique, mais le fait demeure.

L'Indice du climat des affaires IFO allemand est sorti dans la "zone verte", augmentant en août à 89,0 (prévision 88,7). C'est le niveau le plus élevé depuis mai 2024, l'indicateur ayant augmenté régulièrement ces huit derniers mois. L'Indice des attentes a également fortement augmenté à 91,6, marquant un sommet de deux ans (depuis avril 2023).

Cependant, l'Indice de la situation actuelle s'est légèrement dégradé : au lieu de la prévision de 86,7, il n'a augmenté que jusqu'à 86,4 (après 86,5 en juillet).

Globalement, la publication indique une confiance accrue des entreprises pour les mois à venir. Pourtant, le déclin de l'Indice de la situation actuelle montre que les conditions réelles pour les entreprises demeurent fragiles. Un représentant de l'IFO a commenté que l'activité économique allemande se rétablit lentement — "l'optimisme naissant" n'est pas encore soutenu par des données macroéconomiques solides.

Ce rapport, qui penchait dans l'ensemble en faveur de l'euro, n'a pas aidé les acheteurs d'EUR/USD. Une raison était les remarques pessimistes du chancelier allemand Friedrich Merz. Lors d'une conférence du parti CDU, il a dit que l'Allemagne ne peut plus financer "l'état-providence actuel". Selon lui, le modèle social moderne du pays "n'est plus financièrement soutenable". Merz a noté que les dépenses de prestations cette année ont dépassé le record de l'année dernière (47 milliards d'euros), et à moins de réformer le système, le montant augmentera encore avec une population vieillissante et un chômage accru.

Ces commentaires sombres du chancelier allemand ont accentué la pression de fond sur l'euro, y compris sur l'EUR/USD. Les indices IFO n'ont pas pu compenser cela, d'autant plus que le rapport contenait une "faille" (l'Indice de la situation actuelle), sur laquelle le marché s'est concentré.

Mais peut-on faire confiance à l'impulsion baissière de l'EUR/USD? À mon avis, non. Le sort de la tendance ne sera pas décidé par l'euro, mais par le dollar. Le vecteur du mouvement des prix sera défini par des publications macroéconomiques clés cette semaine. Soit les acheteurs tenteront à nouveau d'atteindre la zone des 1,18, soit les vendeurs ramèneront la paire dans la fourchette 1,1600–1,1650.

Trois rapports sont à surveiller :

1. L'Indice de confiance des consommateurs américains (Conference Board) – à publier demain, 26 août. Les prévisions suggèrent une légère baisse (à 96,3) après une hausse inattendue le mois dernier (97,2).
2. Seconde estimation de la croissance du PIB américain du T2 – attendue pour jeudi. La première estimation montrait une croissance de 3,0 %, principalement due à une baisse de 30 % des importations. La plupart des analystes s'attendent à ce que la seconde estimation corresponde à la première. Mais même une légère révision à la baisse exercerait une forte pression sur le billet vert.
3. Indice des prix de base PCE (juillet) – à publier vendredi, 29 août. Les prévisions voient l'indice inchangé à 2,8 % (même niveau qu'en juin et mai).

Les stratégies de trading pour l'EUR/USD reposeront sur ces "trois piliers". Si les publications tombent dans la "zone rouge" (surtout le PCE de base), le marché parlera à nouveau de la Fed réduisant les taux deux fois d'ici la fin de l'année. Si les données surprennent à la hausse, la paire subira une pression significative.

Pour l'instant, les positions longues restent prioritaires. L'incapacité des vendeurs à briser décisivement le support à 1,1680 (limite supérieure du nuage de Kumo sur le H4) suggère que le déclin actuel est encore correctif. Le tableau technique confirme cela : sur le H4, la paire se négocie au-dessus de toutes les lignes Ichimoku et entre les bandes de Bollinger médiane et supérieure. Le graphique journalier montre une configuration similaire (avec Ichimoku formant un signal haussier de "Défilé de Lignes"). Cependant, pour plus de fiabilité, observez le comportement des prix autour du support à 1,1680. Si l'impulsion baissière s'y éteint, les acheteurs tenteront probablement un rebond avec le premier objectif à 1,1740 (bande supérieure de Bollinger sur le H4).