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11.09.2025 12:53 AM
EUR/USD. Réunion de la BCE en septembre : Aperçu

Le 11 septembre, soit jeudi, se tiendra la prochaine réunion de la Banque Centrale Européenne (BCE), et il est largement attendu que la banque centrale laisse tous les paramètres de politique monétaire inchangés. C'est le cas de base et le scénario le plus anticipé, donc sa réalisation ne déclenchera pas de volatilité de la paire EUR/USD. Cependant, cela ne signifie pas que la réunion de septembre n'est qu'une formalité. La vraie intrigue concerne les actions futures de la BCE : la banque centrale considère-t-elle que son cycle d'assouplissement est terminé, ou d'autres baisses de taux sont-elles encore envisageables ?

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Analysons tout d'abord le tableau macroéconomique général de la zone euro. En résumé, nous constatons une croissance économique faible mais néanmoins positive sur fond d'accélération de l'inflation.

L'indice global des prix à la consommation dans la zone euro a accéléré à 2,1 % en glissement annuel en août, dépassant l'objectif de 2 % de la BCE. L'indice core est resté au niveau des mois précédents, à 2,3 % (alors que la plupart des analystes avaient prévu un ralentissement à 2,2 %). L'Allemagne, la locomotive de la zone euro, a également vu l'inflation s'accélérer — l'IPC national a augmenté à 2,2 % en glissement annuel (le plus haut depuis juillet de cette année), et l'indice harmonisé de l'UE a atteint 2,1 % en glissement annuel.

Ces résultats fournissent à la BCE des raisons de rester prudente — non seulement lors de la réunion de septembre, mais au moins jusqu'en octobre également.

Les rapports de croissance du PIB pour l'Allemagne et la zone euro ont été décevants, mais ont généralement soutenu l'euro. L'économie allemande s'est contractée de 0,1 % en glissement trimestriel au T2 (comme prévu), tandis que le PIB allemand a augmenté de 0,4 % en glissement annuel (contre une prévision de +0,2 %). Le PIB de la zone euro a augmenté de 0,1 % en glissement trimestriel (prévision : 0,0 %) et de 1,4 % en glissement annuel (prévision : 1,2 %). La croissance a été modeste mais plus forte que les projections les plus pessimistes.

Le taux de chômage dans la zone euro reste stable, passant de 6,3 % en juin à 6,2 % en juillet.

Il convient également de noter que le mois dernier, la zone euro a vu une reprise de l'activité commerciale : par exemple, le PMI composite a grimpé à 51, un sommet de 15 mois. Le secteur manufacturier est passé en territoire d'expansion pour la première fois depuis mi-2022, tandis que les services ont continué à se développer, bien qu'à un rythme légèrement plus lent. Les résultats de l'Allemagne ont également été solides. Son PMI composite a atteint 50,9 (un sommet de cinq mois), le secteur manufacturier 52,6 (un sommet de 41 mois), et les services sont restés en expansion (50,1). Même la France s'est presque stabilisée (PMI composite : 49,8, secteur manufacturier : 49,9).

Les indices IFO allemands ont également viré au "vert". L'indice du climat des affaires a grimpé à 89,0 (prévision : 88,7), le plus haut depuis mai 2024 (et en hausse pendant huit mois consécutifs). Les attentes économiques ont grimpé à 91,6 — un record depuis avril 2023. Seul l'indice des conditions actuelles a légèrement déçu, augmentant à 86,4 (prévision : 86,7), après 86,5 en juillet.

Dans l'ensemble, ce contexte fondamental permet à la BCE de faire une pause lors des prochaines réunions — pas seulement en septembre. La banque centrale est susceptible de préciser que le cycle actuel de réduction des taux est terminé, mais si nécessaire, elle est prête à reprendre les réductions de taux.

Incidemment, Goldman Sachs, BNP Paribas, Deutsche Bank, Nomura, et Société Générale ont récemment mis à jour leurs prévisions, exprimant leur confiance que la BCE ne réduira pas davantage les taux en 2025. De plus, les analystes de BNP Paribas et Deutsche Bank estiment que le prochain mouvement de la BCE pourrait être une hausse des taux, probablement au quatrième trimestre de l'année prochaine.

Les récentes déclarations des responsables de la BCE ont également été modérément faucons et prudentes. Par exemple, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré que l'inflation est "bien sous contrôle" et que la croissance économique est "conforme aux prévisions". Pendant ce temps, Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a été encore plus explicite, disant qu'une pause devrait être maintenue lors des prochaines réunions, la zone euro montrant une résilience et l'inflation pouvant être plus élevée que prévu. Elle a argumenté que la politique de la BCE est déjà modérément stimulatrice et ne voit pas de raison de continuer à réduire les taux.

Par conséquent, le message de la réunion de septembre de la BCE pourrait soutenir l'euro — mais uniquement si la banque centrale précise que le cycle actuel d'assouplissement a pris fin. Si la BCE adopte un ton plus prudent (suggérant la possibilité de nouvelles réductions de taux), la paire EUR/USD sera sous pression et pourrait revenir vers la zone des 1,16. Il existe même un scénario théorique « ultra-faucon » dans lequel la BCE pourrait laisser entendre une hausse de taux. Toutefois, selon moi, la BCE tentera de maintenir un ton équilibré sans engagement contraignant, même en théorie. Dans ce cas, l'euro restera probablement à flot, mais la direction de l'EUR/USD dépendra de la dynamique de l'IPC américain.

Irina Manzenko,
Analytical expert of InstaTrade
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