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L'inflation dans la zone euro est restée à 2,2 % en glissement annuel en avril, légèrement au-dessus de la baisse attendue à 2,1 %. Parallèlement, l'inflation sous-jacente est passée de 2,4 % à 2,7 %, dépassant significativement la prévision de 2,5 %. La hausse mensuelle a été la plus forte en un an, révélant que les pressions sur les prix—principalement dans le secteur des services—restent élevées.
La situation économique est devenue plus ambiguë. Le secteur manufacturier a vu son PMI passer de 48,6 à 49,0, alors qu'une légère baisse était attendue. Cependant, cette amélioration n'a pas suffi à faire passer l'indice en territoire d'expansion. Parallèlement, le PMI des services est tombé en contraction pour la première fois depuis novembre, passant de 51,0 à 49,7. Cela peut, d'une part, refléter une réduction des dépenses des consommateurs due à une faible confiance, mais cela peut aussi indiquer des préoccupations croissantes concernant une éventuelle guerre commerciale.
Jusqu'à présent, la menace d'une guerre commerciale ne s'est pas reflétée dans les données du premier trimestre — le PIB a augmenté de 0,4 %, à peu près conforme aux attentes. Cependant, les risques sont importants et la croissance future risque d'être faible.
Face à la faiblesse de la demande extérieure et à la menace d'une guerre tarifaire, la Banque centrale européenne a adopté une position accommodante lors de sa réunion d'avril, abaissant le taux d'intérêt clé de 2,50 % à 2,25 %. Toutefois, la forte augmentation de l'inflation sous-jacente introduit de l'incertitude.
Avant la publication du rapport sur l'inflation, les marchés s'attendaient à des baisses de taux lors des trois prochaines réunions de la BCE. L'euro a réagi avec confiance aux attentes de rendements plus faibles, se maintenant près de ses sommets contre le dollar. Mais la perspective a maintenant changé : la menace d'une inflation persistante élevée pourrait forcer les marchés à réévaluer leurs prévisions de taux, ce qui pourrait déclencher une nouvelle appréciation de l'euro.
L'événement clé sera probablement le rapport du PIB du premier trimestre. D'ici là, seul la Fed et la réaction du marché à l'issue de sa réunion pourraient déclencher des mouvements forts. Si cela ne se produit pas, l'euro devrait continuer à se consolider en attendant les données domestiques.
Positionnement et Perspectives Techniques
L'EUR/USD est actuellement en phase de consolidation après avoir atteint un pic de plus de trois ans, mais la profondeur de la correction reste modérée, la paire se maintenant au-dessus du précédent sommet de 1,1233. Techniquement, cela indique un potentiel de croissance continue.
Beaucoup de choses peuvent changer après la réunion du FOMC ce mercredi, mais si les résultats s'alignent dans l'ensemble avec les attentes du marché, l'euro pourrait avoir de bonnes chances de reprendre son rallye – d'abord vers 1,1574, et s'il parvient à franchir ce niveau, l'objectif à long terme pourrait se déplacer vers 1,2350.