Voir aussi
Les résultats de Nvidia, le dernier rapport sur les bénéfices des Merveilleux Sept, doivent être publiés mercredi. Pendant ce temps, Donald Trump et les marchés européens reviennent à la case départ. Le rendement des bons du Trésor américain à 30 ans a dépassé 5% au cours de la semaine passée. Après un rebond, le S&P 500 a chuté de plus de 5% par rapport à son record atteint en février.
La semaine à venir, l'attention de Wall Street se concentrera sur les résultats trimestriels de Nvidia. Leader dans le secteur des semi-conducteurs et acteur clé dans la course à l'intelligence artificielle, la performance de Nvidia pourrait donner le ton à l'ensemble du secteur technologique, surtout au milieu des tensions croissantes sur le marché obligataire américain.
Après des semaines de fortes hausses, les indices boursiers américains ont reculé. Ce retour en arrière est alimenté par une inquiétude croissante concernant les perspectives fiscales du pays. De nouvelles propositions sur les politiques fiscales et de dépenses ont exacerbé la situation, les investisseurs craignant que la dette nationale, déjà massive de 36 trillions de dollars, n'explose davantage. Cela a fortement fait grimper les taux des obligations à long terme, avec des obligations à 30 ans dépassant la barre des 5% et atteignant leurs niveaux les plus élevés depuis fin 2023.
À la fin de la semaine, la situation a été davantage exacerbée par la rhétorique incisive de Donald Trump. Il a lancé des menaces envers l'Union Européenne et Apple, ravivant la perspective d'une confrontation commerciale. Ces propos ont déclenché une nouvelle vague d'anxiété sur les marchés qui réagissent déjà nerveusement à la moindre instabilité.
L'événement marquant de la semaine sera la publication des résultats trimestriels de Nvidia, prévue pour mercredi. En tant qu'une des plus grandes entreprises mondiales par capitalisation boursière, Nvidia joue un rôle crucial dans l'orientation des mouvements des indices boursiers plus larges. Les investisseurs espèrent non seulement de bons résultats, mais aussi des signaux rassurants de poursuite de la croissance dans le domaine de l'intelligence artificielle et de l'informatique haute performance.
Après une ascension spectaculaire, où les actions de Nvidia ont grimpé de plus de 1000% de la fin 2022 à la fin 2024, l'entreprise a abordé 2025 de manière plus calme. Les actions sont en baisse d'environ 2% depuis le début de l'année, bien que cela soit largement perçu comme une pause après un rallye extraordinaire plutôt qu'un signal d'alarme. La croissance explosive de Nvidia a été principalement stimulée par une demande sans précédent pour ses puces d'IA, qui ont soutenu une nouvelle vague de révolution technologique et assuré des profits records.
Les analystes financiers interrogés par LSEG s'attendent à ce que le rapport de Nvidia réaffirme son leadership. Ils prévoient que le bénéfice net du premier trimestre pourrait augmenter de près de 45%, avec un chiffre d'affaires susceptible d'atteindre un impressionnant 43,2 milliards de dollars. Ces chiffres renforcent la position de Nvidia en tant que principal bénéficiaire de la frénésie de l'IA qui balaie les marchés mondiaux.
Cependant, tout n'est pas rose. Des nuages géopolitiques s'amoncellent à l'horizon. Nvidia a déjà averti les investisseurs que les restrictions du gouvernement américain sur l'exportation de puces avancées, y compris son modèle phare H20, vers la Chine pourraient coûter à l'entreprise 5,5 milliards de dollars. Cette mesure fait partie de la stratégie plus large de Washington pour contrôler les exportations technologiques au milieu de son impasse avec Pékin. Désormais, l'attention des investisseurs s'étend au-delà des bénéfices de Nvidia aux risques croissants liés aux dynamiques politiques mondiales.
Depuis lors, il y a eu un léger assouplissement de la rhétorique. Des signes de trêve potentielle entre les États-Unis et la Chine ont légèrement apaisé les tensions, aidant le marché des actions à récupérer une partie de ses pertes. Pourtant, en mai 2025, le S&P 500 reste en baisse de 1,3% depuis le début de l'année et de 5,6% en dessous de son pic de février.
La séance de vendredi s'est terminée par une nouvelle glissade suite à une nouvelle série de déclarations agressives de Donald Trump. Il a annoncé son intention d'imposer des tarifs douaniers de 50% sur les importations provenant de pays de l'UE à partir du 1er juin, ainsi qu'un tarif proposé de 25% sur les produits Apple s'ils ne sont pas assemblés aux États-Unis. Ces déclarations ont déclenché une nouvelle vague d'anxiété sur le marché et posé un défi supplémentaire pour les grandes entreprises technologiques, dont Nvidia, dont les chaînes d'approvisionnement dépendent fortement de la stabilité mondiale.
La semaine passée, le récit économique a été dominé par un seul nom, Donald Trump. Ses propositions budgétaires agressives et ses promesses fiscales ont été le point focal pour les investisseurs. Ajoutant à l'anxiété du marché, Moody's a dégradé la note de crédit des États-Unis, invoquant des préoccupations concernant l'expansion rapide de la dette du pays. La décision a porté un coup à la confiance dans la stabilité financière de la plus grande économie mondiale.
Fait intéressant, malgré les tensions mondiales, les actions européennes continuent d'attirer du capital. Selon Morningstar, du début de l'année au 16 mai, les fonds d'actions européens ont vu des entrées de 34 milliards d'euros, soit quatre fois les 8,2 milliards d'euros qui ont afflué dans les instruments d'actions américains au cours de la même période. Les données reflètent une confiance croissante des investisseurs dans les perspectives européennes alors que l'incertitude augmente aux États-Unis.
Cette semaine apportera également de nouvelles données en provenance d'Europe. Mardi et vendredi, l'Allemagne et la France, deux économies clés de la zone euro, publieront leurs derniers chiffres de l'inflation. Ces rapports seront cruciaux pour la Banque centrale européenne et les investisseurs mondiaux cherchant à évaluer comment les tendances inflationnistes de la zone euro divergent de celles des États-Unis. Un indice composite des prix à la consommation pour la zone euro est attendu la semaine prochaine.
Alors que le monde se prépare à une nouvelle vague de données économiques, les investisseurs hésitent à prendre des paris définitifs. Les tensions tarifaires, les incertitudes électorales et les attentes inflationnistes ont créé un contexte complexe dans lequel toute publication statistique pourrait déclencher des mouvements de marché significatifs.