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Les ennuis sont venus de là où on les attendait le moins. Frustré par le refus de ses partenaires de coalition de soutenir ses plans de contrôle de l'immigration, le Parti de la Liberté a démantelé le gouvernement néerlandais. Le pays organisera très probablement des élections anticipées. La montée des risques politiques a forcé l'EUR/USD à reculer. La chute des indices boursiers américains peut-elle ramener la paire de devises principale à ses positions initiales ?
Le rallye de l'EUR/USD a été alimenté par des sorties de capitaux des États-Unis vers l'Europe. Les politiques protectionnistes de la Maison Blanche ont effrayé les investisseurs, les poussant à vendre des actions et obligations américaines et à transférer leurs fonds de l'autre côté de l'Atlantique. Le soutien à l'UE ne provenait pas seulement des stimuli monétaires et fiscaux, mais aussi de la stabilité politique. Après que les différends en France et en Allemagne se soient apaisés, tout semblait calme. L'effondrement du gouvernement néerlandais est donc survenu de manière inattendue.
Les investisseurs effrayés ont négligé le fait que, en raison des guerres commerciales, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a déjà révisé à la baisse ses prévisions pour 2025 pour la deuxième fois. Les estimations du PIB mondial ont été réduites de 0,2 point de pourcentage à 2,6 %, et celles du PIB des États-Unis de 0,6 point de pourcentage à 1,6 %. Les projections pour la zone euro sont restées inchangées, ce qui devrait être considéré comme une bonne nouvelle pour l'EUR/USD.
La révision à la baisse des prévisions de croissance économique des États-Unis, combinée à un ralentissement supplémentaire de l'activité du secteur manufacturier et aux accusations mutuelles entre Washington et Pékin concernant les violations de l'accord commercial, entravent les indices boursiers américains. En conséquence, le dollar pourrait également subir des pressions. Cependant, des facteurs saisonniers pourraient aider les vendeurs de l'EUR/USD.
Credit Agricole souligne que depuis 2005, le billet vert a inversé la tendance négative de mai en juin dans 85 % des cas. Cette fois, il existe au moins deux raisons pour que l'histoire se répète : l'économie américaine semble plus résiliente que prévu, et la désescalade des conflits commerciaux profite aux vendeurs de l'EUR/USD.
Les investisseurs se sont habitués aux "menaces suivies de négociations" de Donald Trump. Selon une étude de Nomura, acheter le S&P 500 cinq jours après que Trump ait intensifié les tensions aurait généré un bénéfice de 12 % depuis février. Simplement détenir l'indice boursier large sur la même période n'aurait pas rapporté un centime.
Les investisseurs sont désormais habitués aux menaces tarifaires de Trump et les utilisent même à leur avantage. Cela pourrait créer un coussin pour le S&P 500. L'absence d'une baisse sévère de l'indice du marché large serait probablement de nature à maintenir l'EUR/USD dans une fourchette stable.
Sur le graphique journalier de la paire de devises principale, les vendeurs tentent de ramener l'EUR/USD dans la fourchette de valeur juste de 1.118 à 1.138. Un rebond à partir de la limite supérieure permettrait de renforcer des positions longues. Si l'EUR/USD passe en dessous de 1.128, il serait judicieux de passer à la vente. Un schéma de "piège haussier" (faux mouvement haussier) serait activé dans ce scénario.