La Reserve Bank of Australia (RBA) a, comme prévu, réduit le taux d'intérêt de 25 points de base, passant de 3,85 % à 3,60 %. Le marché a à peine réagi à cette décision, car la baisse avait déjà été largement anticipée. Étant donné que l'inflation, la croissance économique et le chômage correspondaient généralement aux prévisions de la RBA de mai dernier, il n'y a eu aucune surprise suite à la réunion.

Les perspectives d'autres actions de la RBA suggèrent que le taux sera réduit au moins deux fois de plus, atteignant 3,1% au premier semestre 2026. NAB Bank projette ce niveau exact, et les propres prévisions de la RBA impliquent à peu près le même point de fin pour ce cycle de baisse des taux.

Les récents indicateurs macroéconomiques en Australie n'inspirent guère d'optimisme. Les dépenses globales des consommateurs en juillet ont augmenté de 0,7 %, marquant un léger ralentissement par rapport au rythme de croissance des derniers mois. La croissance des ventes au détail totales a ralenti à 0,2 % après une période de forte progression en mai et juin. La confiance des entreprises est en hausse — la dernière enquête de NAB a montré une augmentation à +7 points, légèrement au-dessus de la moyenne à long terme — mais les conditions actuelles se sont dégradées de 2 points. Ce résultat reflète l'environnement économique : les entreprises s'attendent à une amélioration des conditions, et tant que cela n'intervient pas, il est trop tôt pour parler d'une reprise économique durable.

La prochaine baisse de taux devrait probablement avoir lieu en novembre, car la RBA attendra probablement le rapport trimestriel sur l'inflation (attendu pour fin octobre). De plus, dans ses projections économiques, la RBA a confirmé que les taux continueront de baisser. Si l'inflation ralentit plus significativement (elle s'est déjà réduite à 2,1 % au deuxième trimestre), les prévisions pour le taux terminal pourraient être revues à la baisse jusqu'à un niveau encore plus bas de 2,85 %.

En ce qui concerne les prévisions de PIB, les perspectives pour 2025 ont été abaissées de 2,1 % à 1,7 %, ce qui ne favorise guère la confiance haussière.

En prenant en compte tous les facteurs, il faut reconnaître que les risques s'orientent vers un taux plus bas, ce qui est le principal facteur à long terme susceptible de peser sur le dollar australien dans les mois à venir. Si les États-Unis parviennent à éviter une récession, les chances de reprise de la tendance haussière de l'AUD/USD diminueront encore.

Une des raisons soutenant le dollar australien (ainsi que son homologue néo-zélandais) est la prolongation de la trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine pour 90 jours supplémentaires, jusqu'au 9 novembre. Cette trêve apporte une certaine confiance que la Chine pourra maintenir sa position et que les exportations australiennes vers le pays ne seront pas affectées.

Les positions courtes nettes sur le dollar australien continuent de croître, augmentant de 325 millions au cours de la semaine de référence pour atteindre -5,4 milliards. La valeur juste reste au-dessus de la moyenne à long terme mais a pris une direction à la baisse.

AUD/USD tente de développer un élan à court terme, mais les chances qu'il se transforme en reprise de la tendance haussière à long terme demeurent faibles. Nous pensons que la zone de résistance 0,6580/0,6610 freinera la hausse, après quoi la paire se dirigera vers le sud. L'objectif principal est de franchir la zone de support des 0,6410/0,6420, après quoi le mouvement pourrait s'accentuer.