empty
 
 
08.09.2025 12:45 AM
EUR/USD. Prévision Hebdomadaire. IPC/IPP des États-Unis et Réunion de la BCE en septembre

La semaine boursière à venir promet d'être volatile. Les États-Unis publieront les données clés sur la croissance de l'inflation, et la Banque Centrale Européenne tiendra sa réunion régulière de septembre, déterminant l'avenir de la politique monétaire. Tous les autres facteurs fondamentaux joueront un rôle secondaire (de soutien) pour l'EUR/USD.

This image is no longer relevant

Vendredi dernier, le dollar américain a subi de fortes pressions après la publication des emplois non agricoles d'août. Les données ont montré que le marché du travail américain n'est pas victime de "manipulation statistique" (comme l'avait précédemment affirmé Donald Trump), mais subit réellement un ralentissement, et ce à un rythme rapide. Ce signal est reflété non seulement dans les NFP mais aussi dans les dernières données JOLTS, qui ont révélé pour la première fois depuis 2021 que le nombre de chômeurs dépasse les offres d'emploi.

Les rapports sur le marché du travail de la semaine dernière (NFP, ADP, JOLTS, demandes d'allocations chômage) suggèrent que la Réserve fédérale ne s'arrêtera pas à une simple réduction de taux de 25 points de base. Les marchés sont désormais convaincus que la Fed réduira ses taux de 25 points de base en septembre, et certains traders envisagent même la possibilité d'une réduction de 50 points. Bien que le scénario "ultra-accommodant" ne soit évalué qu'à 12% actuellement, il n'était même pas envisagé avant les données de NFP d'août. De plus, le marché est presque certain qu'après une coupe initiale en septembre, la Fed assouplira encore sa politique, abaissant les taux d'un total de 50 voire 75 points de base.

En réponse à l'humeur de plus en plus "accommodante", le dollar a subi une pression considérable, permettant aux acheteurs de repousser l'EUR/USD dans la zone de 1.17.

Cependant, les publications clés de cette semaine pourraient "venir à la rescousse" du dollar américain. Si les données sur l'inflation américaine dépassent à nouveau les attentes, les perspectives fondamentales pour l'EUR/USD pourraient changer radicalement. Au minimum, le marché écartera la possibilité d'une réduction de 50 points en septembre et doutera que la Fed assouplisse sa politique de manière agressive. En d'autres termes, si l'inflation accélère—surtout au-delà des attentes—les traders réviseront leurs prévisions à long terme et la réduction de 25 points de base déjà intégrée perdra de son impact. Dans ce cas, le dollar tentera un retour, y compris contre l'euro.

La première publication majeure pour l'EUR/USD sera mercredi 10 septembre, avec l'Indice des Prix à la Production d'août. Les prévisions préliminaires suggèrent que l'IPP global accélérera à 3,6% en glissement annuel (le plus haut depuis janvier 2025), après avoir bondi à 3,3% le mois dernier. L'IPP de base devrait également augmenter à 3,8% après avoir atteint 3,7% en juillet.

Jeudi 11 septembre, l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) sera publié—le rapport le plus important de la semaine. La plupart des analystes prévoient que l'IPC global accélérera à 2,9% (le plus haut depuis janvier), après deux mois à 2,7%. L'IPC de base (hors nourriture et énergie) devrait rester à 3,1%.

Vendredi 12 septembre, l'attention se concentrera sur les attentes d'inflation à un an de l'Université du Michigan. En juin et juillet, cette métrique est tombée à 4,5% (elle était de 6,6% en mai), mais en août, elle a rebondi à 4,8%. Si les attentes augmentent encore en septembre, cela renforcera les signaux des IPC/IPP si ceux-ci correspondent aux prévisions ou les dépassent.

De plus, vendredi, l'Indice de Confiance des Consommateurs de l'Université du Michigan sera publié. De janvier à avril, cet indice a chuté régulièrement, atteignant 52,2 en mai; dès juin, il a rebondi à un pic de 5 mois de 61,7 en juillet, mais a chuté à 58,2 en août. La prévision pour septembre est une nouvelle légère baisse à 58,0—une baisse plus marquée ajouterait de la pression sur le dollar.

Comme nous le voyons, les prévisions préliminaires de l'IPC/IPP soutiennent le billet vert. Si les mesures de l'inflation répondent ou dépassent les prévisions (et encore plus les dépassent), les haussiers du dollar tenteront de regagner le terrain perdu—même contre l'euro. Cependant, on ne doit pas avoir trop de foi dans l'appréciation du dollar. La croissance de l'inflation sur fond de marché du travail en déclin, d'une baisse du secteur manufacturier ISM et d'un PIB américain modeste (les déclins des importations ont entraîné la croissance de 3% du T2) ne favorise pas un dollar plus fort—une telle combinaison augmente les risques de stagflation. Comment la Fed réagira est une grande question.

Inversement, si l'IPC/IPP ralentit de manière inattendue, le marché restera confiant que la Fed réduira les taux de 50 (ou éventuellement 75) points de base d'ici la fin de l'année. Ce sentiment ultra-accommodant soutiendrait les haussiers de l'EUR/USD.

Un soutien supplémentaire pour les haussiers sur l'euro pourrait provenir de la réunion de la BCE jeudi 11 septembre.

La plupart des analystes s'attendent à ce que la BCE laisse sa politique inchangée—c'est le scénario de base et le plus anticipé. L'intrigue réside dans les étapes futures: Le cycle d'assouplissement est-il terminé, ou d'autres réductions sont-elles envisageables?

Rappelons que l'IPC global de la zone euro a augmenté en août à 2,1% en glissement annuel (au-dessus de l'objectif de 2% de la BCE). L'IPC de base est resté à 2,3%. Le membre du conseil de la BCE François Villeroy de Galhau a déclaré que l'inflation est "sous contrôle" et que la croissance est conforme aux prévisions. Sa collègue Isabel Schnabel, quant à elle, a plaidé pour garder une pause lors des prochaines réunions, citant la résilience économique de la zone euro mais le risque d'une inflation supérieure aux attentes. Elle considère que la politique de la BCE est déjà "modérément stimulante" et estime qu'il n'est pas nécessaire de réduire davantage les taux.

La communication de la BCE de septembre sera probablement "modérément restrictive".

En résumé: Malgré l'impulsion haussière de vendredi, l'EUR/USD reste dans une large fourchette de 1.1580 à 1.1760 où elle évolue depuis fin juin. Sur le graphique hebdomadaire, les haussiers et les baissiers alternent encore l'initiative—mais les vendeurs n'ont pas franchi la barre des 1.1600 et les acheteurs n'ont pas conquis celle des 1.18. Ainsi, il ne fait sens de considérer des positions longues que si la paire se consolide au-dessus de 1.1730 (la ligne supérieure des bandes de Bollinger quotidiennes). Les positions courtes, à mon avis, sont risquées—même si l'inflation américaine accélère. Compte tenu des risques croissants sur les deux mandats de la Fed, toute hausse de l'IPC/IPP pourrait s'avérer être une "mauvaise nouvelle" pour le dollar—dans tous les sens du terme.

Irina Manzenko,
Analytical expert of InstaTrade
© 2007-2025

Recommended Stories

Can't speak right now?
Ask your question in the chat.